La Scintigraphie
Le nucléaire peut être utilisé pour réaliser des scans de nos organes en 3 dimensions d’une très grande précision, sans douleur ou risque pour la santé.
La scintigraphie est une technique d’imagerie médicale basée sur les radiations. Ce procédé est différent du diagnostic par rayons X, où le rayonnement est externe et traverse le corps pour former une image. Ici, la source du rayonnement gamma est émise par l’organisme lui-même : on injecte des éléments faiblement radioactifs et non toxiques appelé traceurs. Ces derniers se fixent sur l’organe qu’on souhaite étudier et émettent des signaux (rayons gamma). Il est ensuite possible de les observer grâce à une caméra spécifique (gamma-caméra).
Cette technique permet d’obtenir des images d’une précision extrême capables de mettre en évidence des lésions non ou difficilement détectables par d’autres techniques d’imagerie – notamment des lésions profondes ou des maladies à des stades très précoces. Cela permet également de visualiser le fonctionnement de l’organe dans le plus grand détail là où l’imagerie médicale classique ne capture pas le mouvement.
Les utilisations de la scintigraphie et de la TEMP en médecine nucléaire
La technique est utilisée pour :
- rechercher des fissures, des fractures, des tumeurs osseuses ou de l’arthrose (scintigraphie osseuse)
- étudier le fonctionnement du muscle cardiaque (myocarde) et des cavités du cœur (scintigraphie myocardique)
- en cas de goitre, pour confirmer ou surveiller une atteinte de la glande thyroïde (scintigraphie thyroïdienne)
- confirmer une embolie pulmonaire (scintigraphie pulmonaire)
- examiner le foie et les voies biliaires (scintigraphie hépatique)
- vérifier l’activité des reins et repérer des troubles urinaires -scintigraphie rénale)
- examiner le liquide céphalo-rachidien (scintigraphie cérébrale)
- vérifier l’efficacité d’un traitement gastrique (scintigraphie digestive)
- rechercher des lésions multiples conséquences d’un cancer du sein (mammoscintigraphie)
L’opération ne présente pas de risque particulier, les doses et le temps d’exposition aux radionucléides étant très faibles (le rayonnement reçu est similaire à celui d’une radiographie des poumons). Un risque d’allergie aux éléments marqués, notamment à l’iode, existe mais il est très exceptionnel et systématiquement évalué avant l’intervention. La seule contre-indication est la grossesse en cours. Après l’examen, le peu de radioactivité qui subsiste, s’élimine naturellement dans les urines.
La tomographie d’émission monophotonique (TEMP) est une forme avancée de scintigraphie lors de laquelle la gamma caméra effectue une rotation de 180 ou 360 degrés autour du patient pour capter des images en trois dimensions.
La première gamma caméra est développée en 1957 aux Etats-Unis. Aujourd’hui, on en compte plus de 460 en France[1]. Le CHU de Caen Normandie fut le premier établissement hospitalier au monde à être équipé, en 2018, d’une caméra qui permet de réaliser en une seule prise une image 3D Corps entier.