Eolien et solaire : une contribution indispensable à court et moyen terme
Les Voix considèrent le nucléaire comme le moyen le plus adapté à la France, comme à de nombreux pays ne pouvant se reposer sur une large part d’hydraulique ou de géothermie, pour servir de pilier central à son approvisionnement électrique.
Un accroissement significatif de la production électronucléaire ne pouvant avoir lieu qu’après 2040, les ENRi seront indispensables pour assurer à court et moyen termes l’augmentation de production électrique bas-carbone accompagnant l’électrification des usages, et le scénario intègre une accélération du développement du solaire et de l’éolien. Une relocalisation de leurs chaînes de fabrication en France et en Europe est toutefois souhaitable.
➡️ À l’horizon 2050 ce sont a minima 55 GW de photovoltaïque et 60 GW d’éolien à déployer (dont 35 GW terrestre et 22.5 GW en mer), principalement au cours des décennies 2020 et 2030 suivant un rythme d’installation moyen de 2,5 fois celui de 2019. L’éolien produirait alors environ 130 TWh/an et le solaire 55 TWh/an.
Si ces rythmes de déploiement constituent une nette accélération par rapport à la moyenne des 10 dernières années en France, ils restent réalistes et s’inscrivent dans les ambitions des scénarios énergétiques N1 à N03 de RTE.
Afin d’optimiser le système complet, les ENRi ne seraient plus prioritaires sur le réseau vis-à-vis du nucléaire, qui suivra la consommation moyenne journalière indépendamment de la production des ENR, le suivi de charge étant assuré d’abord par les exports et les écrêtements, puis par les STEP à mesure de leur entrée en service.
➡️ Le taux de couverture des renouvelables, hydraulique comprise, à l’horizon 2040 pourrait atteindre entre 35 et 40%, avant de décroitre durant la décennie 2040 avec la montée en puissance du parc nucléaire, pour assurer environ 30% de la production à l’horizon 2050.
Au-delà de 2050, il sera tout autant possible de conserver ce niveau dans le mix, que d’engager une décroissance des productions éoliennes et solaires au fur et à mesure que les installations arriveront en fin de vie. Cette décision dépendra des conditions économiques d’alors, ainsi que d’un choix démocratique de politique énergétique.
Une décroissance progressive des ENRi en France au-delà de 2050 est a priori souhaitable au regard des ressources naturelles qu’elles mobilisent, et pour réserver leur usage aux zones de la planète qui auront encore des difficultés à sortir des énergies fossiles. L’éolien et le solaire seraient ainsi des énergies de transition vers des mix énergétiques bas-carbone pérennes, puis de soutien.