Les Voix à Stockholm+50
Les Voix du Nucléaire, partie prenante officielle de la conférence Stockholm+50
Début juin les Voix du nucléaire se sont rendues à Stockholm afin de participer à la conférence internationale « Stockholm+50 : une planète saine pour la prospérité de toutes et tous – notre responsabilité, notre chance » organisée par l’Organisation des Nations unies (ONU).
Nous avions déjà participé au sommet climatique COP26 organisé par l’ONU à Glasgow fin 2021. Nous avons également prévu de nous rendre à la COP27 en Egypte en novembre. La conférence de Stockholm est quant à elle plutôt en dehors du « cycle de sommets sur le climat ». Elle a été organisée pour commémorer la conférence qui a eu lieu il y a 50 ans, en 1972, à la suite de laquelle l’agence PNUE (le Programme des Nations unies pour l’environnement) a été établie, d’où le nom de Stockholm+50.
L’arrivée à la conférence
La conférence était organisée dans la banlieue de Stockholm dans la grande salle de conférence Stockholmsmässan. Elle était constituée d’une grande salle où les séances plénières principales prenaient place, de quatre salles qui accueillaient les side events (conférences thématiques), d’un “Action Hub” accueillant également des sessions secondaires, de nombreuses salles de réunion, et de vastes espaces communs de rencontre et d’échanges informels.
L’ouverture de la conférence était de caractère très formel. Le discours inaugural a été prononcé par le roi de la Suède Charles XVI Gustave. Dans son discours le roi a fait référence à ses propres souvenirs : en 1972, alors prince héritier, il a eu l’occasion de participer à la première conférence de Stockholm. Ensuite, António Guterres, secrétaire général de l’ONU, a procédé à l’élection des présidents de la conférence – Magdalena Andersson, la Première ministre de Suède, et Uhuru Kenyatta, le Président de la Kenya.
Malheureusement les discours des intervenants n’ont pas dépassé les constats généraux et convenus. Ce fut d’ailleurs surprenant de constater que la Première ministre Andersson ne mentionnait pas le nucléaire dans son discours, alors même que c’est grâce à l’énergie nucléaire (représentant 33,4% de l’approvisionnement en énergie primaire du pays en 2016) que le mix électrique de la Suède est largement décarboné.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a prononcé un discours représentatif de nombreuses déclarations d’intention mondiales. Guterres a alerté le public : « Nous consommons chaque année comme si nous vivions sur 1,7 fois la Terre ! ». La solution selon lui ; « Nous devons accélérer le développement des énergies renouvelables en triplant les investissements dans le secteur pour atteindre 4 mille milliards de dollars par an ». Aucun mot sur l’énergie nucléaire.
On citera son appel à repenser notre conception de la richesse. « Nous devons accorder une vraie valeur à l’environnement et aller au-delà du produit intérieur brut comme mesure du progrès humain et du bien-être. » Est-ce que cet argument s’applique aussi à la logique des opposants au nucléaire qui prétendent que le nucléaire est trop cher pour être une bonne solution pour le climat malgré sa performance excellente en matière de lutte contre le changement climatique ? Cette question reste sans réponse en l’état.
La plénière qui se déroulait pendant les deux jours de la conférence était réservée aux intervenants présélectionnés pour des prises de paroles. Elle n’était pas ouverte aux questions et interventions libres, c’est pourquoi notre activité s’est concentrée autour des Side Events, mini-conférences thématiques organisées en marge de la plénière et animées par des panels de spécialistes.
Side Events
Pendant les deux jours de la conférence pas moins de 50 rencontres sous forme de mini-conférences étaient organisées. Ils suivaient un format d’un débat de spécialistes, précédé par un discours d’un haut fonctionnaire de l’ONU. On aurait souhaité ces débats plus ouverts, offrant plus de prise à la discussion, hélas la plupart du temps les panelistes n’ont fait que prononcer des déclarations préparées à l’avance. Certains groupes laissaient du temps en fin de séance pour que l’assistance puisse poser des questions. Nous avons mis à profit chacun de ces moments.
Nous nous sommes rendus à Stockholm pour deux raisons principales : représenter les citoyens réellement engagés pour le climat, conscients et fiers de la contribution de l’énergie nucléaire à la lutte contre le réchauffement climatique, et faire en sorte que l’énergie nucléaire fasse partie du débat.
Nous avons eu quelques motifs de satisfaction. Pendant la conférence plénière les intervenants parlent à présent plutôt d’énergie « propre » que « verte », pouvant laisser entendre en creux qu’une transition énergétique effective ne peut pas reposer uniquement sur les énergies renouvelables intermittentes (cela peut paraître peu, mais on mesure ici le chemin parcouru). En outre, même des personnes ayant des convictions antinucléaires admettaient que l’accès à une énergie propre abondante est nécessaire pour combattre l’injustice climatique, y compris les milliers de morts prématurées dans les pays en développement où beaucoup de personnes n’ont accès qu’à des énergies domestiques très polluantes pour préparer leurs repas.
Vous pouvez retrouver les propos des intervenants des panels et certaines de nos interventions sur notre compte Twitter.
Quelles leçons à tirer pour Charm el-Cheikh?
La conclusion de la conférence Stockholm+50 est que la transition énergétique doit être inclusive. Le réchauffement climatique ne distingue pas entre les hommes et les femmes, les couleurs de peaux différentes, les orientations sexuelles, etc. Mais c’est à nous d’assurer que tout le monde est à bord. La première ministre Magdalena Andersson a rappelé les mots d’Olaf Palme, ancien premier ministre suédois, qui a dit lors de la première conférence : « Dans le domaine de l’environnement humain, il n’y a pas d’avenir individuel, ni pour les êtres humains ni pour les nations. Notre avenir est commun. Nous devons le partager ensemble. Nous devons le façonner ensemble ».
Nous sommes plus que jamais convaincus que l’accès à l’énergie propre est un droit universel de chaque être humain. Et l’énergie nucléaire peut garantir l’accès pour tous à une électricité propre et abondante. C’est avec cette conviction que nous allons nous rendre à Charm el-Cheikh en Egypte en novembre prochain pour la COP27.
Du nucléaire pour le climat !