Newsletter Janvier 2019

Edito de Myrto Tripathi

– Janvier 2019

Le sujet du nucléaire semble connaitre un regain de popularité : est ce parce qu’avec la création des Voix nous nous y intéressons plus qu’avant ? Est-ce parce que les menaces dont il est l’objet s’éloignent d’un côté pour se matérialiser de l’autre ? Ou est-ce parce que ce sont les menaces qui pèsent sur nous qui s’accroissent et, avec elles, l’urgence à recourir à plus, pas moins, de nucléaire ?

Ce qui nous inquiète peut-être le plus, aux Voix, est la permanence du caractère insidieux de ce qu’on a du mal à qualifier autrement que d’antinucléarisme primaire, alors que la situation sur tous les fronts du climat semble s’aggraver : climat social, climat politique mondial (montée des populismes qu’une prochaine crise pétrolière annoncée va encore nourrir) et climat tout court.

Une chose semble acquise : le biais antinucléaire existe, directement ou indirectement dans les publications les plus variées, quels que soient les supports, quels que soient les publics. Ceux qui en sont la cible, tous les français, ne s’en aperçoivent pas toujours, ou plus, et ainsi nous retrouvons-nous à soutenir sans le savoir une idéologie, puisque c’est de cela qu’on parle, qui ne nous a pas été explicitée en tant que telle. Et voilà que « les Français » « soutiendraient » la fermeture de Fessenheim, la réduction programmée de la part du nucléaire, « s’effraieraient » du bilan de Fukushima et de la gestion des déchets, sans savoir (sans que ne leur ai été vraiment dit) qu’aucun fait ne vient corroborer leurs craintes.

Une de nos tâches cette année va être de mettre en lumière ce biais, parce qu’on ne combat pas, y compris avec pédagogie et bonne humeur, un obstacle qu’on identifie mal ou qu’on identifie seul.

Frilosité…

Le 8 octobre 2018, le rapport SR15 du Groupe Intergouvernemental d’Expert sur le Climat fait face lui au silence abyssal de la presse sur une de ses principales conclusions : limiter le réchauffement climatique passera impérativement par le développement du parc nucléaire mondial, de x2 à x6, ou ne passera pas. Mais cette fois la presse a une excuse : Si les rédacteurs ont jugé utile de faire figurer cette conclusion dans le résumé aux décideurs, elle est cependant noyée dans un tableau de chiffres qu’il faut encore interpréter et expliciter.

Mauvaise foi…

Le 17 décembre 2018, la pétition « l’affaire du siècle » attaque, au nom du climat, un des gouvernements les plus vertueux au monde dans la lutte contre le changement climatique grâce à sa politique nucléaire, via quatre associations notoirement anti-nucléaires, en amalgamant nucléaire – énergies fossiles et exploitant ainsi sans honte une faille connue dans la compréhension du sujet par les Français qui ne savent pas, pour plus de la moitié d’entre eux, que le nucléaire n’émet pas de gaz à effet de serre.

Fake news…

Dans un article du 18 décembre 2018, le journal Le Monde, par association volontaire d’idées, annonce que le nouveau président brésilien Jair Bolsonaro (à la popularité au moins égale à celle de Donald Trump) va raser des milliers d’hectares de forêt amazonienne (à la popularité au moins égale à celle des bébés panda) pour exploiter … des réserves d’uranium. Réserves inexistantes à cet endroit…

No news…

Le 28 janvier 2019 finalement, la signature du contrat stratégique de filière entre le gouvernement et la filière nucléaire, 3ème industrie française, 220 000 emplois, 2500 entreprises, ne fait qu’une apparition furtive dans la presse. C’est déjà mieux que la couverture médiatique dont avait bénéficié la mise en service commerciale de l’EPR de Taishan le 13 décembre 2018 et mieux encore que l’amnésie collective, depuis 2016, autour du rapport définitif de l’UNSCEAR, comité scientifique de l’ONU, sur les effets sanitaires de l’accident de Fukushima, et dont les conclusions étaient qu’il n’y aurait pas d’effets sanitaires liés aux radiations et qu’il était urgent et important de le faire savoir.

Comment combat-on la frilosité qu’un sujet comme le nucléaire inspire, la mauvaise foi, les fake news et les no news ?

Comment ? avec votre aide.

En 2019, trois bonnes résolutions que nous vous proposons de prendre et de tenir ensemble :

…Diffuser les bonnes nouvelles.
Comptez sur nous pour vous les donner.

…S’aiguiser l’œil et l’esprit en adoptant des réflexes de lecture et d’analyse.
On va essayer de vous aider.