Nucléaire : un bilan positif à mettre en lumière
Communiqué de presse
Paris – Les Voix du Nucléaire ont illuminé différents monuments dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 juillet pour informer sur le bilan plus que positif – mais hélas méconnu – du nucléaire, notamment pour le climat, et appeler au renouvellement nécessaire du parc électro-nucléaire français.
- Les analyses du Centre Commun de Recherche (CCR) de la Commission Européenne, “n’ont révélé aucune preuve scientifique que l’énergie nucléaire est plus dommageable pour la santé humaine ou l’environnement que d’autres technologies de production d’électricité déjà incluses dans la Taxonomie [européenne des investissements durables] en tant qu’activités contribuant à l’atténuation du changement climatique”.
- Malgré ce bilan positif, confirmé par beaucoup d’autres institutions de recherche et une expérience de plus de 60 ans d’opération dans le monde, le nucléaire continue d’être exclu de la Taxonomie, l’instrument européen de classification des investissements favorables ou non à l’environnement, et d’être soumis à de nombreux autres biais négatifs de politique publique en France et en Europe, en contradiction avec sa contribution réelle.
- Ces biais ralentissent le renouvellement du parc nucléaire français et font peser une menace toujours plus grande sur les populations face au changement climatique.
Le nucléaire présente de nombreux avantages : celui du plus faible bilan carbone par kilowattheure produit de France (base carbone de l’ADEME), ainsi que, grâce à sa très haute densité énergétique, celui de lutter contre l’artificialisation des sols et la consommation excessive de ressources naturelles. Or les deux tiers de l’énergie finale consommée en France sont d’origine fossile, le défi est donc immense et les objectifs climatiques de la France en dépendent: concentrons les efforts là où sont les problèmes.
Nous demandons donc que l’effort collectif soit mobilisé en priorité pour sortir des énergies fossiles, pétrole et gaz, en les remplaçant par des sources d’énergie bas carbone (dont électrique). « Les efforts, en termes sanitaire, économique et d’emploi, demandés aujourd’hui à la population, sont perdus pour le climat puisque sortir du nucléaire ne sert ni le climat ni l’environnement. » rappelle Myrto Tripathi, au nom de l’association Les Voix du Nucléaire.
Par ailleurs, les besoins en électricité vont augmenter:
- électrification des usages, mobilité électrique, chauffage, industrie,
- digitalisation accrue des services,
- réindustrialisation de la France pour limiter les émissions importées carbonées, – production d’H2 bas carbone.
Cette prévision d’augmentation est corroborée par plusieurs organismes, dont RTE, l’AIE et nos voisins européens, il est donc urgent d’ouvrir plutôt que de fermer des capacités de production d’électricité décarbonée.
Le nucléaire est pourtant aujourd’hui encore exclu de la Taxonomie, visé par la Loi de Transition Énergétique, menacé par la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, soumis à des contraintes réglementaires sans commune mesure avec le risque qu’il présente et en comparaison avec ce qui est demandé des autres sources d’énergie, et, surtout, sans considération pour sa contribution unique à l’approvisionnement électrique décarbonée dont nos sociétés, même sobres, auront besoin.
La volonté est forte pour continuer à lui imposer un cadre pénalisant, voire pire, qui mettra progressivement fin à la première source d’énergie bas carbone en Europe, faisant des théories de ses opposants des prophéties autoréalisatrices.
Le renouvellement du parc français est nécessaire, à hauteur de plusieurs dizaines de nouveaux réacteurs, pour maintenir la part minimum de nucléaire concédée par la Loi de Transition Énergétique, et pour que la neutralité carbone de la France soit même atteignable. Ce renouvellement commence par la décision au plus vite de la construction de 6 EPRs. L’alternative, à l’exemple des Belges et des Allemands, sera à terme la construction de nouvelles centrales au gaz, ou, à l’exemple britannique, la construction de centrales nucléaires par des fournisseurs étrangers.
Nous comptons mettre en lumière la discrimination de traitement dont fait l’objet le nucléaire, contraire aux intérêts des français.
Nous voulons encourager tous ceux qui voudraient peser sur les décisions en cours au niveau de l’Union Européenne qui menacent la plus importante source d’énergie bas carbone du continent, et la seule, avec l’hydroélectricité, à même d’entraîner la fermeture de capacités fossiles et d’éviter l’importation massive d’équipements et de matières premières.