Newsletter Septembre 2019
Rejoingnez les Voix à « Stand up for Nuclear Paris 2019
Le 20 octobre 2019, les partisans du nucléaire mondial se mobilisent !
Le Nuclear Pride Fest devient
Le concept reste le même, l’enthousiasme aussi, mais maintenant nous ne sommes plus seuls.
22 pays représentés,
la France en est le centre.
Organisée par Environmental Progress, la manifestation est soutenue par l’ensemble des associations pronucléaires françaises.
Tour de France Nucléaire
Les Voix sont aussi diverses et riches qu’éparpillées. Elles sont nous tous, travailleurs et sympathisants du nucléaire. Une d’entre elle, cet été, a décidé d’aller à la rencontre des autres.
Alors que le Tour de France cycliste fait rage, l’Egan Bernal du nucléaire, tout aussi inattendu, tout aussi déterminé, entame son tour de France à lui.
Vas-y Philippe, raconte.
L’inspiration
Le Tour de France du Nucléaire trouve son origine dans la Nuclear Pride Bruxelles au printemps dernier. De cet effort magnifique, mythique désormais, et quelque peu sacrificiel…, naît la conviction qu’on ne pourrait tolérer pour la troisième industrie de France, et le leader mondial, le spectacle d’une place quasi déserte sous la pluie.
Le 20 octobre sera, au contraire, l’occasion de montrer à Paris que le nucléaire français bénéficie d’un soutien populaire, en plus de celui des scientifiques. C’est aussi l’occasion de montrer aux employés que le nucléaire peut aussi être défendu par des initiatives, à l’heure où EDF est contraint de fermer un site de production parfaitement opérationnel.
La conclusion
Concentrés sur une vingtaine de sites, loin des métropoles, les travailleurs du nucléaire vivent et travaillent dans un environnement local qui leur fait confiance. Ils n’imaginent pas que dans les métropoles, les antinucléaires ont investi les médias et les centres de décisions. La mobilisation que certains ont initiée doit se poursuivre et s’étendre.
Ce Tour de France du Nucléaire est, comme le sont les Voix, la démonstration qu’avec des moyens limités mais de l’engagement il est possible de susciter « quelque chose », peut-être un début d’élan.
L’expérience aura montré que :
- On pouvait prendre contact avec les employés au rythme de deux sites par jour,
- Il valait mieux prévenir la direction plusieurs jours avant, (désolé, l’activisme n’est pas dans nos veines, on apprend ….)
- Il était préférable que la sécurité interne et la gendarmerie soient également au courant de notre visite (et on continue d’apprendre…)
- Au fond la majorité des sites sont plutôt accueillants, même pris par surprise ! (voire remerciements ci-dessous)
- Nous pouvons adopter d’autres couleurs que celles auxquelles les antinucléaires nous associent et qui sont celles du risque : les nôtres seront donc le bleu turquoise, le blanc et le framboise. Après tout, pourquoi pas !
Ma conclusion
Le périple seul a duré 8 jours, j’ai fait 2000 kilomètres et distribué 8000 tracts. Je pense avoir rencontré près de 200 d’entre vous, hommes, femmes, grands, petits, motards, piétons, automobilistes, cadres, travailleurs, patrons, agents d’entretien, techniciens, agents de sécurité, … gendarmes bien sûr .
Vous m’avez tous frappé par ce que vous êtes, ce que vous représentez, ce que vous faites. C’est tellement beau et vous ne le savez même pas.
Même si nous ne partons pas 500 et que nous n’arrivons pas 3000 à Paris le 20 octobre, je ne regretterai jamais d’être venu, comme le politique que je ne suis pas et ne serai jamais, à votre rencontre.
Il en manque bien sûr. Il manque Châlons, Cadarache, Jeumont, Saclay, Paluel, La Défense, Montrouge, Gravelines (la plus grande forcément), Fessenheim, Penly, Wagram, Flamanville, Chooz,… et tous les sous-traitants dont je n’ai vu que quelques antennes autour de Marcoule.
Il reste des tracts, la suite est à vous, allez-y.
Et si vous faites à votre tour une tournée des sites, n’oubliez pas de passer par mon lycée à Sophia-Antipolis, et de m’en donner un, à moi aussi, de tract. Je suis un travailleur du nucléaire, j’enseigne une partie des sciences physiques que vous mettez en pratique. Vous pouvez y envoyer sans crainte vos enfants en classe préparatoire, je donne une conférence pour la Fête de la science et j’apprends clandestinement le nucléaire aux étudiants volontaires. Je vous défends depuis des années contre la désinformation sur mon site www.energie-crise.fr.
Sachez que je suis fier de faire partie de la famille.
La préparation (28 mars-22 juillet : 3 mois !)
Le Tour de France du Nucléaire a failli ne pas avoir lieu, et ce, plusieurs fois. Déjà le tract initial ne mentionnait aucune traduction française de Nuclear Pride Fest, on se met rapidement d’accord sur l’ajout de manifestation internationale, populaire et festive en faveur du nucléaire.
Pas de graphiste, pas d’optimisation économique, on s’organise, les solidarités se révèlent. Sauvons le climat relève le gant financier, Les Voix celui de l’identité autour de laquelle se rassembler. Merci.
Mais me voilà sans véhicule, les alternatives sont aussi approximatives que ma détermination est forte.
21 juillet – L’incertitude durera jusqu’à la veille du départ : le conduit d’échappement de la Nissan Micra 1997 ne tient que par une seule vis bien serrée au catalyseur qui le précède. La vitesse peut atteindre 120 km/h en terrain plat par vent favorable. La ventilation est en panne. Naturellement il n’y a jamais eu de climatisation. Juillet 2019 se présage comme un des trois mois les plus chauds jamais enregistrés… et c’est sur moi que ça tombe.
L’échauffement, la mise en jambe
c’est parti. A ce stade je n’ai pas de programme, je ne sais à quel rythme j’avancerai et si je serai retenu ou non sur un site. J’arrive par le sud dans l’hôtel le moins cher du coin (32 euros avec petit déjeuner), naturellement à ce prix-là, c’est soviétique et parfait pour l’ambiance.
MARCOULE : le site qui suscite le plus d’émotion
21 juillet – Un premier tour de reconnaissance, Marcoule est tout petit, coincé entre un bras du Rhône et son affluent la Cèze, et alors l’émotion est intense : on passe devant le site de Phénix, là où le caractère renouvelable du nucléaire a été prouvé pour la première fois. Comme on va à Lourdes aujourd’hui des foules viendront se recueillir ici après le pic pétrolier.
Marcoule, site de Phénix : « Comme on va à Lourdes aujourd’hui,
des foules viendront se recueillir ici après le pic pétrolier. Bientôt. »
MELOX : Le conservatoire du plutonium
22 juillet, 7 heures du matin – On est à l’entrée de Mélox. L’arrivée des véhicules est continue, si seulement une petite partie même des gens qui passent devant moi pouvaient basculer dans l’activisme !
CEA Marcoule et Prestataires : Recherche et industrie
22 juillet, vers 8h30 – Je suis devant la grille fermée du Visiatome, à ma gauche, un flux de véhicules se présente, je réalise que c’est le CEA ! Je décide de commencer un tractage inopiné, mais rapidement un agent de sécurité très menaçant vient à ma rencontre, il m’explique que la limite du terrain du CEA est au niveau du rond-point ce qui rend tout tractage impossible. Je vais me cacher à Chlusclan à l’arrivée des gendarmes. J’en profite pour passer chez Spie et Ortec. Jusqu’à ce que je contacte la direction de la communication du centre, l’activiste qui aura osé distribuer quelques tracts pronucléaires restera pour le CEA un mystère.
Le VISIATOME : La meilleure réactivité et l’accueil très chaleureux ex-aequo
22 juillet, 10 heures – En citant Les Voix et Sauvons le climat, je suis très bien accueilli ! Avant même que je ne reparte, un paquet de tracts aura trouvé sa place sur un présentoir approprié. J’explique brièvement ma vision du scénario mondial : il faut construire une centaine de réacteurs par an, l’alternative au GIEC qui, bien qu’il mentionne le besoin de plus de nucléaire, envisage quand même des millions de kilomètre carrés de centrales solaires à concentration. La première centrale à concentration qui prétend rivaliser avec un EPR, Tu Nur, n’est même pas encore en construction et représentera quand même 100 km² de miroir à nettoyer continuellement. Quel dommage qu’un autre Visiatome n’ouvre pas à Paris !
Voler de centrale en centrale jusqu’aux tours de Nogent (22-27 juillet)
TRICASTIN : La centrale la plus perméable, le site le plus étendu
22 juillet – Je quitte le Visiatome pour Tricastin. Impossible de se garer, une glissière de sécurité longe le site et le stationnement en face du centre d’information est fermé. Alors que j’envisage de parcourir un kilomètre à pied chargé de tracts et d’eau, j’aperçois la sortie sud de Tricastin. Je me place à un poste de garde désert. Seul personnel : un coureur à pied qui ne voit pas d’inconvénient à ce que je distribue des tracts pronucléaires. Je signale ma position à mon correspondant et imagine alors que tout Tricastin est au courant. C’est la fin de matinée, je capte le flux sortant et dans l’après-midi je complète de l’autre côté auprès de ceux que j’ai raté le matin. Finalement le centre d’information ouvre, je me rends à l’entrée principale, puis un peu plus à l’intérieur au niveau des tourniquets, qui est l’endroit idéal.
Un agent de sécurité viendra se renseigner et appellera sa direction : « oui, c’est un tract PRO-nucléaire ». Malheureusement, il reviendra quelque temps plus tard me repousser à l’entrée principale. Moins d’ombre, moins de sorties, mais la joie d’un pouce levé. Pas de visite de cadres à qui j’espérais serrer la main.
Je quitte Tricastin en faisant une reconnaissance du site d’Orano, une vraie forteresse, et je vais prendre un perrier citron en face de Johnny près de mon hôtel. Finalement mes correspondants étaient tous retraités et sans le savoir, j’ai réalisé ce tractage de manière totalement sauvage.
Un agent de sécurité viendra se renseigner et appellera sa direction :
« Oui, c’est un tract PRO-nucléaire ».
Le lendemain 23 juillet, à 7 heures – la porte monumentale d’Orano est entrouverte. Le tractage a été organisé en collaboration avec la direction de la communication : je ne dois pas créer de bouchons. À chaque fois que le rond-point est encombré, je recule dans le site. Mon « Le nucléaire, seule solution, défendons le ensemble ! » recueille des signes d’évidence. Mission accomplie.
CRUAS : La plus belle
23 juillet après-midi – J’appelle Cruas, la communication est en vacances, seule la sécurité me répond… et me promets les gendarmes.
C’est que les tracts d’ONG, les sites nucléaires connaissent, mais jamais de la part des pronucléaires.
Après un détour, j’arrive tôt dans l’après-midi. La grille est très mal placée au milieu d’une voie d’accélération, mais une grande partie du parc de stationnement est à l’extérieur, le rayonnement solaire est alors important, on se protège comme on peut et on se lance, c’est pour la cause.
C’est là où l’on croise la démarche calme et assurée du premier travailleur de l’atome qui acceptera d’être photographié.
On retourne à la grille et c’est là qu’on se rend compte de la magnificence du site : deux aéroréfigérants à l’arrière ressemblent à une montagne, celui devant joue le rôle d’une cascade dont on entend la chute. La centrale s’intègre parfaitement dans l’environnement ardéchois.
Mais comme indiqué plus haut, le point de distribution ayant peu d’intérêt je me retirerai après le contrôle du binôme de gendarmerie.
C’est là qu’on se rend compte de la magnificence du site :
deux aéroréfigérants à l’arrière ressemblent à une montagne,
celui devant joue le rôle d’une cascade dont on entend la chute…
SAINT-ALBAN : La plus discrète
24 juillet matin – Pour arriver à Saint-Alban, on traverse une zone pétrochimique de Roussillon avant de se retrouver à la campagne. Le matin, le site est un cauchemar : il y a plusieurs entrées piétons, la sécurité m’indique que je ne peux rien poser sur le parking privé. Comme je le dis aux gendarmes, il faut s’adapter au terrain : je me place après un ralentisseur sur l’unique voie d’arrivée. Au bout d’un certain temps, des véhicules repartent et leurs conducteurs agitent le tract blanc et turquoise.
Mais qui était l’inconnue en cabriolet qui quittait la centrale et à qui on a assuré que l’on rétablira la confiance des français dans leur parc de production nucléaire ?
BUGEY : L’accueil le plus chaleureux
24 juillet après-midi – J’arrive au Bugey sous un soleil de plomb, Thierry Caillon qui m’a réservé le meilleur accueil tracte avec moi. En ancien des ressources humaines, il connaît tous les employés, et tout le monde reçoit le tract avec le sourire.
Mais il faut repartir, passer de la vallée du Rhône à la vallée de la Loire. J’arrive dans la banlieue de Cosne-sur-Loire dans la nuit, téléphone déchargé.
Erreur de réservation, j’erre et évite de justesse de passer la nuit sur l’aire de stationnement de la centrale.
BELLEVILLE : Les gendarmes les plus rapides
25 juillet matin – Le tractage à Belleville commence sur les chapeaux de roues, j’adopte la stratégie de Saint-Alban, une responsable RH assez directive m’engage de l’autre côté de la grille, à l’entrée du sas de sécurité où tout le monde passe. C’est en effet plus confortable, la sécurité a été prévenue, mais illico deux gendarmes me tombent dessus en me prenant pour un antinucléaire.
« Monsieur, pouvez-vous en résumer en quelques phrases le contenu de ce document ?»
C’est alors que je regrette que l’on n’ait pas suivi mon conseil d’écrire en français, journée en l’honneur du nucléaire.
« Et bien, le nucléaire est la seule solution aux problèmes énergétiques de notre temps. Pour le défendre on organise une grande manifestation à Paris, et comme on va chez les bobos, on utilise leur langage : nuclear pride, comme gay pride »
L’atmosphère se détend, mais je devrais perdre encore quelques minutes pour que l’autorisation soit confirmée. J’avais eu des contacts avec la communication de la centrale par twitter et je croiserai celle qui m’avait répondu et qui avait cru à une intoxication de Greenpeace, elle ne s’attardera pas.
DAMPIERRE : La plus imposante
25 juillet après-midi – En arrivant à Dampierre, les tours paraissent plus impressionnantes que dans les autres centrales. L’accueil au centre d’information est bon, mais à la grille cinq personnes …« plus grandes et plus fortes que moi », quatre gendarmes et un agent de sécurité me tombent dessus. Les tentatives de « conciliation » fusent : malgré mes douze points de permis, je serais fiché SRPJ pour risquer de provoquer des accidents de la route. Avec mes tracts A5, je serais un dangereux terroriste, peut-être un fils caché d’Andréas Baader et d’Ulrika Meinhauf, mais bon la loi est la loi et elle l’est pour tout le monde. L’agent de sécurité se soucie de ma santé en cette période de forte chaleur et en rajoute un peu dans la conviction. Un coup de téléphone me sauve. J’accepte de déplacer ma voiture et reste finalement plus de deux heures.
Fin de la canicule (27-30 juillet)
Vendredi est jour de relâche et l’occasion de prendre contact avec Nogent, Saint-Laurent et Chinon. Alors qu’un membre du cabinet du premier ministre me déclare son soutien je reçois un refus de Saint-Laurent et à Paris la direction de la communication d’EDF s’inquiète et s’interroge. Je me sens comme un pion qui a avancé tout seul sur un échiquier.
NOGENT : La plus champêtre
29 juillet – J’arrive dimanche soir à Nogent, j’imaginais la centrale proche de la région parisienne, mais Nogent est vraiment une centrale dans les champs. La beauté et le charme de la ville rappelle que Flaubert y venait en villégiature. Les gendarmes sont plutôt sympathiques. Myrto me rejoint au milieu du tractage, je lui explique la brièveté du contact, elle comprend les problèmes et sort la formule idoine : Nous sommes la première ONG pro-nucléaire. Après quelques hésitations, je garderai cette excellente accroche. Je transfère des tracts pour ceux du Nord, comme disent les Basques.
Nous discutons avec un employé qui regrette que le nucléaire n’évolue pas comme les téléphones.
Alors que je soutiens qu’on était déjà arrivé à une perfection technique et que le prolongement minimise l’investissement physique, Myrto rappelle que l’Union Européenne soutient peu la recherche sur l’atome en dehors des champs de la radioprotection et du démantèlement.
Le nucléaire est pourtant une industrie de l’avenir. Elle est toute jeune. Myrto aura la bonne idée de tracter dans les agences d’interim, la mairie et les bars tabac. J’y serai très bien reçu. Nous nous séparons et je repars vers le sud.
Je transfère des tracts pour ceux du Nord,
comme disent les Basques.
La redescente (premiers jours d’août)
SAINT LAURENT : Le carillon de Vendôme
1er août – mardi, je m’arrête au centre d’information de Saint Laurent. Puisqu’on ne peut tracter à la centrale, on ira dans les boites aux lettres.
Un charmant lotissement dans des allées au nom des châteaux de la Loire se présente, puis les boites aux lettres étant rassemblées par six on distribuera plusieurs centaines de tracts dans le village.
CIVAUX : la place de l’Etoile du nucléaire
2 août, matin – J’arrive suffisamment tôt à Civaux, les deux réacteurs N4 se détachent à l’horizon. Les antinucléaires y voient des verrues, quel manque d’imagination ! Il faut revenir à l’origine du monde lorsque le ciel (Ouranos) a été séparé de la Terre (Gaïa). En rassemblant de la semence dispersée d’Ouranos (l’uranium), Gaïa abreuve les humains de son lait électrique, l’aéroréfrigérant symbolise la réconciliation de Gaïa et Ouranos.
Comme on m’avait prévenu, le parc de stationnement concentrique de Civaux est impressionnant et il n’est même pas le seul, il y en a un autre au Sud ! Je croise un groupe de pompiers « …Des abrutis assimilent vos réacteurs à ceux de Fukushima, alors qu’il y a des recombineurs passifs et des filtres à sables » et un autre répond « et surtout on est là ». Oui ce qui s’étale dans les journaux est une insulte continue à tous les travailleurs du nucléaire.
Je croise un groupe de pompiers :
« …Des abrutis assimilent vos réacteurs à ceux de Fukushima,
alors qu’il y a des recombineurs passifs et des filtres à sables. »
Et l’un d’eux de répondre : « et surtout on est là ».
Oui ce qui s’étale dans les journaux est une insulte continue à tous les travailleurs du nucléaire.
La fin du tour est l’occasion de visiter le musée de Civaux qui fut le site d’une nécropole mérovingienne. Un bon schéma permet de comprendre l’enchevêtrement de la dynastie en un seul coup d’œil.
Le BLAYAIS : Celle pour laquelle on ne saura jamais…
2 août, après-midi – Je traverse la Garonne à Bordeaux, quel dommage de ne pas s’arrêter au Blayais, On m’a dit d’aller me faire voir rue Saint Catherine à Bordeaux ou au marché de Montendre. Rue Saint Catherine peut-être pour y expliquer comment la présence de césium 137 dans les vins a permis de comparer les retombées de Tchernobyl à celle des essais nucléaires atmosphériques antérieurs. Au marché de Montendre, probablement pour y expliquer la radioactivité du potassium 40 dans les légumes.
GOLFECH : La centrale des Cadets de Gascogne, l’accueil très chaleureux ex-aequo
3 août – Après une nuit à Marmande où on m’explique comment les agriculteurs français sont contraints à la faillite, j’arrive à Golfech dernière étape. Enfin des agents de sécurité qui ne remonteront pas seulement des informations mais afficheront de vraies marques de compréhension et de sympathie.
Ce sera encore un tractage sur les véhicules, ce qui n’interdit pas quelques rencontres cordiales, un membre de la communication viendra me rejoindre et m’aider.
Nous discutons des moyens de rétablir la vérité, je m’aperçois que Monique Sené et Bernard Laponche, figures tutélaires de l’antinucléarisme français, sont hors-jeu : en fin de compte le mouvement antinucléaire n’a même plus d’évangélistes, qui contra nos ?
Retour au bercail et remerciements
Je suis heureux d’avoir été en contact avec le milieu industriel. Mais le monde a changé, on n’écoute moins, les scientifiques et les ingénieurs dans les ministères, il faut investir nous-même le monde de la communication, pour rétablir la vérité dans l’opinion publique. Personne d’autre ne pourra le faire à notre place.
Et oui : l’activisme pronucléaire, désormais, EXISTE (aussi) !
REMERCIEMENTS
L’entreprise Movimiento, le mécanicien Eric Wasic, Jean-Paul Hulot (SLC), Eric Maucort (SLC), Alain Desgranges (IRENE), Jean-Luc Salanave (SLC), Dominique Point (IRENE), Nathalie Bonnefoy (ORANO), Thierry Caillon (EDF), la sécurité de Cruas, Alain Marcadé (IRENE), Emmanuel Rivain (EDF), Aurore Bacquenois (EDF), Emmanuel Pedrono (EDF), Barbara Boineau (EDF), Gilbert Wolf (IRENE), bien sûr Myrto (Les Voix), tous ceux qui ont bien voulu prendre un tract, donner un sourire, un mot d’encouragement, une discussion enflammée ou pas et toutes les directions des sites qui ont subies, avec bienveillance finalement, ma tentative spontanée de mobiliser pour l’avenir de la filière ! Directions, agents de sécurité, gendarmes : malgré l’entraînement féroce auquel vous ont soumis les antinucléaires, vous avez su garder recul, écoute et professionnalisme, merci.