Décisions sur le nucléaire en France :
le débat reste ouvert
Alors que l’actualité politique des derniers mois a laissé peu de place aux enjeux énergétiques, l’avenir du nucléaire en France reste toujours en attente de décisions. Trois débats majeurs, concernant directement l’énergie nucléaire, sont actuellement animés par la Commission nationale du débat public (CNDP).
Nous gagnons, petit à petit et à la force de l’engagement de nos adhérents, une reconnaissance. Depuis le précédent débat public, pour les EPR2 de Penly, les Voix du Nucléaire ont pu convaincre par une attitude sérieuse et des arguments pertinents, selon un angle citoyen qui nous est propre.
Nouveauté: Nous avons désormais des espaces d’expression officiels dans les débats, qui sont aussi devenus plus équilibrés.
Les organisations antinucléaires ont la force des moyens financiers et de structures anciennes, tandis que nous avons des ressources bien plus limitées.
Pour autant, sans notre présence entêtée, elles seraient encore les seules à soi-disant être porteuses de la parole citoyenne, détournant l’opinion des français qui soutiennent désormais clairement l’énergie nucléaire.
Ces débats sont les nôtres aussi. Il faut y prendre part et apporter un regard critique et constructif, sans être complaisant. Nous avons besoin de votre engagement pour assurer une présence dans les réunions et rédiger des questions et contributions. On compte sur vous.
Myrto Tripathi et François Jaffré
pour le Bureau des Voix
Débat Technocentre Fessenheim
> ouvert jusqu’au 7 février 2025 dans le Haut-Rhin et en ligne
> site du débat
> dossier du maître d’ouvrage
Débat EPR2 Gravelines
> ouvert jusqu’au 17 janvier 2025 dans le Dunkerquois et en ligne
> site du débat
> dossier du maître d’ouvrage
Débat EPR2 Bugey
> ouverture du 24 janvier 2025 au 15 mai 2025
> périmètre de 100km autour de Bugey (zone Lyon, Genève, Valence, Mâcon….)
> site du débat
Concertation stratégie française énergie climat (PPE / SNBC)
> ouverte jusqu’au 15 décembre
> en ligne et événements en France
> site de la concertation
Vos contacts pour participer avec les Voix :
François JAFFRÉ ✉️ mail
Régis WEISSROCK ✉️ mail
LES VOIX ENGAGÉES POUR QUE LES DÉBATS S’APPUIENT SUR DES FAITS
AVANT, les débats publics étaient une tribune offerte aux opposants à l’énergie nucléaire
- La priorité était d’apporter une contradiction au porteur de projet (EDF). Le débat apparaissait pensé dans une logique quasiment duale : le porteur de projet face à ses opposants.
- Les citoyens favorables au nucléaire n’étaient pas réellement pris en compte par la CNDP, ni invités en tribune.
Par exemple sur le débat EPR2 Penly, sur les seize associations invitées par la CNDP, 67 % du temps de parole ont été accordés à des organisations se positionnant contre le projet de nouveaux EPR, 17 % étaient neutres, 16,2 % étaient en faveur du projet, soit quatre fois plus «contre», que «pour». (cliquez ici pour retrouver notre tribune sur le sujet) - Les porteurs de projets ou experts reconnus (IRSN, ASN, CEA…) avaient très peu l’occasion de répondre aux questions du public.
- Tous les éléments avancés étaient mis sur le même plan : faits scientifiques / techniques ou opinions étayées ou non.
- Les débats étaient régulièrement interrompus voire annulés du fait d’agitateurs opposants à l’énergie nucléaire, sans même que la question du projet ne soit vraiment posée.
MAINTENANT, les Voix ont obtenu une reconnaissance progressive de l’importance d’une information factuelle aux citoyens
- Des systèmes de vérification des faits commencent à apparaître et les Voix font partie des organisations retenues pour y contribuer.
- Les Commissions commencent à reconnaître un déséquilibre au niveau des temps de parole et progressivement, y remédient.
- Les Voix du Nucléaire sont désormais considérées comme un acteur du débat public au même titre que des associations antinucléaires : Greenpeace, Sortir du Nucléaire, Négawatt, Réseau action climat…
- Les Voix sont parfois invitées en tribune pour des interventions, mais font face à des antinucléaires qui avancent souvent masqués
Débat Gravelines, réunion du 21 novembre 2024 : nous sommes en tribune en même temps qu’un anti-nucléaire patenté, présenté comme un expert académique
DEMAIN, il nous reste à obtenir une rigueur accrue dans la transmission de l’information et un équilibre dans la représentation citoyenne par rapport aux projets
- Faire développer les systèmes de vérification des faits au cours des réunions et y faire intégrer des experts reconnus pour apporter des éléments factuels.
- Acter le principe d’une représentation équilibrée, en tribune, des citoyens opposés et des citoyens soutenant les projets.
- Distinguer le temps de parole du porteur de projet des paroles d’opinion, sans quoi l’information sur le projet ne peut être transmise.
- Rendre systématiques les rendez-vous en ligne avec la possibilité de participer via un chat.
- Rendre systématique que la transmission des vraies questions par les animateurs aux intervenants et leur laisser le temps de répondre.
- Ne pas laisser les commentaires des militants écraser les questions des citoyens
- Assurer le respect des débats en empêchant les manifestations perturbatrices dans les salles et hors des salles.
- En résumé, orienter la tenue des débats vers la construction d’opinions éclairées, et non pas la confrontation d’expressions comme si elle était une fin en soi.
Gravelines : des EPR2 pour soutenir un bassin industrialo-portuaire bas-carbone
Malgré tous les atouts de ce superbe projet, qui reçoit manifestement une adhésion forte de la population, les antinucléaires n’hésitent pas à agiter des peurs, notamment de submersion, malgré une plateforme située à 11m au-dessus du niveau de la mer, tenant ainsi compte des hypothèses pessimistes des scénarios du GIEC. Hypothèses qui seront naturellement vérifiées par l’ASNR si le projet se poursuit.
Mobilisons-nous, en ligne et surtout sur place, pour faire entendre un discours de responsabilité, d’attente et d’envie, qui fera de Gravelines et ses 8 réacteurs le territoire phare de la transition énergétique européenne au service des habitants!
Technocentre Fessenheim : une deuxième vie pour les métaux TFA
Autre point cardinal, tout à l’Est cette fois, c’est à Fessenheim qu’EDF porte un projet de Technocentre assurant la valorisation des métaux à très faible activité, pour produire des lingots d’acier conventionnel, les radionucléides résiduels étant séparés au cours du processus et dirigés vers une filière de stockage.
À la clé, c’est la capacité de recycler 85% de l’acier TFA issu de l’exploitation et du démantèlement des installations nucléaires, en particulier des générateurs de vapeur, ou des pièces issues de l’usine d’enrichissement Georges Besse 1, en démantèlement à Pierrelatte.
Parfaite illustration de l’engagement de la filière pour limiter les volumes de déchets à stocker ce projet concentre une vive opposition des antinucléaires qui souhaitent manifestement, une fois de plus, bloquer tout ce qui illustre la démarche écoresponsable de la filière. C’est pour cela que les Voix se mobilisent, pour soutenir un projet vertueux et apporter une réparation à ce territoire dans lequel tant de familles ont souffert de la décision politique d’arrêt prématuré de la centrale nucléaire.
Bugey : vers la troisième paire d’EPR2
Sur un site historique du nucléaire français, en bordure du Rhône, et au sein d’une région de grand savoir-faire nucléaire, le projet EPR2 du Bugey constitue le troisième volet du programme de 6 EPR2 décidé par l’État, après Penly et Gravelines. C’est aussi le premier projet EPR2 en bord de fleuve, avec néanmoins un refroidissement en circuit fermé pour limiter le réchauffement du Rhône.
Les Voix du Nucléaire portent leurs demandes auprès de la CNDP, en insistant particulièrement sur la nécessité de se donner les moyens de permettre la tenue sereine du débat.
En effet, c’est à Lyon qu’en 2023, le débat sur les EPR de Penly avait été interrompu par des groupes perturbateurs.
Nous participons d’ores et déjà aux réunions d’organisation de ce débat, dans un climat qui nous semble constructif avec les équipes de la Commission particulière du débat public.