Newsletter Avril 2019
On cherche la réponse à l’utilité de la société civile pronucléaire
Merci à SLC, FORATOM, SOP et l’AEPN d’avoir contribué aux éléments qui ont servi à la rédaction de cette newsletter
SOMMAIRE
- Pro / anti, un équilibre à trouver ?
- Un rôle à jouer pour les partisans ?
- Sondage sur l’avenir des Voix ! Merci de participer !
La question de la pérennité des Voix du Nucléaire se pose. A travers elle, se pose surtout celle de leur utilité, et au-delà encore, celle de L’UTILITE DE TOUTE ORGANISATION DE SOCIETE CIVILE PROMOUVANT UN REGARD POSITIF ET FACTUEL SUR LE NUCLEAIRE.
A quelques semaines de la fin de notre trésorerie, nous sommes allés à la recherche de quelques faits permettant de rationnaliser l’intérêt, ou pas, de trouver des soutiens pour la société civile pronucléaire.
PRO / ANTI, UN EQUILIBRE A TROUVER ?
Soutiens au nucléaire : France
- Société civile citoyenne
- Sauvons le Climat > Les Voix du Nucléaire > Save Our Planet = AEPN (<> réf. à leur budget respectif)
- Salariés : 0
- Budget total sur 1 an : 90 k€ (les Voix : 30k€ et un temps plein bénévole non renouvelé)
- Part subvention : 0 €
- SFEN (société savante – gouvernance : industrie nucléaire française)
- Salariés : 10 salariés
- Soutiens : ANDRA, AREVA, ASSYSTEM, CEA, EDF, ENGIE, NUVIA, ONET, REEL
FUN FACTS !
- Hors SFEN, sur l’année, le budget total des associations pro-nucléaires est de 90 k€ dont 0 € de subventions, et elles disposent de 0 salarié
- Ce budget représente 0,625% de celui des associations antinucléaires, même calculé a minima
- Le nombre de salariés impliqués dans des activités anti-nucléaires dans les associations opposantes citées est d’environ 60, pour 10 à la SFEN.
- Il y a plus de salariés dans Sortir du Nucléaire qu’à la SFEN (et donc que dans l’intégralité des organisations en soutiens au nucléaire)
- Les Voix et SOP n’ont qu’1 an et ne sont pas sûrs de dépasser ce premier anniversaire.
- L’AEPN a 23 ans, est sollicitée régulièrement par la presse, est présente dans 10 des 19 CLI nationales, est agréée par l’AIEA mais survit sur un budget annuel inférieur à 10 k€
Opposants au nucléaire : France
- Greenpeace France > Fondation pour la Nature et l’Homme > France Nature Environnement > Réseau CLER > Sortir du Nucléaire > Les Amis de la Terre.
- Pas d’info de budget sur Green Cross, WISE France, négaWatt, Alternatiba, GlobalChance
- Données annuelles (43% du total de ceux identifiés)
- Salariés ~= 59 (hors données Greenpeace France, GlobalChance, Alternatiba)
- Budget total ~= 14,4 million d’€ (hors données GreenCross, Wise, GlobalChance, Alternatiba, RAC)
- Part subventions ~= 1,37 million d’€ (hors les mêmes données ci-dessus + négaWatt)
- Seuls WISE, Global Chance et Sortir du Nucléaire sont dédiés à l’opposition au nucléaire
- Les actions des autres sont réparties sur plusieurs actions d’« ordre environnementale ».
- Dans une approche conservatrice, nous faisons l’hypothèse que : appliqué aux seuls éléments dont on dispose, on retient la même proportion de leurs ressources aux sujets Energie/Climat que Greenpeace en 2017, c’est-à-dire 43%.
FUN FACTS !
- A minima, en données annuelles, les associations opposant le nucléaire peuvent compter sur environ 60 salariés et sur un budget de 14,4 millions d’€ dont 1,37 millions d’€ de subvenions.
- Greenpeace ne communique nulle part sur le nombre de ses salariés
- FNE, la FNH, Les Amis de la Terre et le RAC bénéficie en plus, au titre de leur participation au CESE, de + de 2, 07 millions d’€ de fonds publics sur 5 ans
- Il existe un fonds de dotation « Pour un futur sans nucléaire » : ce fonds permet de recevoir les donations, legs et assurances-vie. Il vient en soutien à toute action et tout projet à but non lucratif, au titre de la sortie du nucléaire.
- Green Cross, très antinucléaire, auteur du rapport « le gaz : un accélérateur de la transition énergétique », est financé notamment par GRDF, GRT Gaz, Natexis, METRO Cash&Carry, Bonduelle, ADEME, Les Mousquetaires, Eiffage, Nature et Découverte, La Française, Fleury Michon, la chambre des énergies renouvelables de Monaco, Armateurs France, World Efficiency (salon), Coalition marocaine pour l’eau.
Situation en Europe
FUN FACTS !
- Le nucléaire représente en Europe 50% de l’électricité décarbonée et 507,4 milliards d’€ de contribution totale au PIB (contribution directe : 100 milliards).
- Le montant associé au lobby du gaz est largement sous-estimé, voir notamment ici et ici. Les gaziers financent par exemple Hydrogen Europe.
- Les associations environnementales présentes à Bruxelles ne sont pas comptabilisées ici, pourtant elles concentrent leurs moyens considérables de lobbying énergie/climat en faveur des ENR, parfois du gaz et contre le nucléaire
- Une partie des dépenses de lobbying oil & gas sont dédiées au soutien à l’éolien et au solaire (qui ont pour effet de « lock-in » les fossiles). Inversement, en tant qu’investisseurs/actionnaires, ils sont aussi les destinataires finaux d’une large part des subventions publiques accordées à l’éolien et au solaire
- Ces chiffres ne prennent pas en compte l’apport de la Commission, aux différentes énergies, en budgets de recherche, de formation, de plan Juncker etc.
UN ROLE A JOUER POUR LES PARTISANS ?
L’énergie nucléaire et ses partisans subissent le peu de crédit, aussi mal placé que réel, accordé à la filière, devenue suffisamment peu audible pour que nombreux de ses efforts de sensibilisation en soient rendus caduques.
Les vecteurs « officiels » et les vecteurs « citoyens » partagent la plupart des moyens de communication à disposition. La société civile nucléaire étant quasi inexistante aujourd’hui en France, nous pouvons considérer statistiquement que son influence dans le débat actuel est nulle.
Mérite-t-il d’en être autrement ?
La voie Citoyenne directe – traduite dans l’opinion publique et dans le vote
Enquêtes d’opinion formelle ou informelle (gigot du dimanche) documentent la perception catastrophique du nucléaire dans la population, confirmée notamment par l’absence de réaction à la perte des 5000 emplois de Fessenheim et par le fait que 80% des français pensent que le nucléaire contribue au dérèglement climatique.
…Coup de main possiblement nécessaire ?
La voie Médiatique – traduite dans la quantité et la qualité de la présence médiatique
Sans commentaire. D’autant plus que nous venons de vivre une nouvelle phase de déchaînement lors de l’anniversaire de Tchernobyl, qui donne quand même quelques occasions de bien se marrer (lire les commentaires !) et entretient la seule activité rémunératrice possible de cette zone reculée.
Plus sérieusement, il ne vous aura pas (ou alors complètement ?) échappé que la loi du 22 décembre 2018 relative à la lutte contre la manipulation de l’information est entrée en vigueur et est désormais pleinement applicable ! Le CSA a engagé le 25 avril et jusqu’au 10 mai une consultation publique sur la mise en place d’actions pour lutter contre la manipulation de l’information et favoriser la diffusion d’informations fiables.
…Coup de main possiblement nécessaire ?
La voie Politique – traduite dans la décision politique et réglementaire (France)
Voilà un sujet moins connu et plus facile à dimensionner. Existe-t-il des instances ouvertes, voire réservées, à la société civile par le biais desquels la société civile nucléaire pourrait se rendre utile ?
- Commission Nationale du Débat Public : Programmation Pluriannuelle de l’Energie en 2018, Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs en cours.
- Commissions Locales d’Information (37 CLI – une par installation nucléaire) – Les autorités, ASN et Gouvernement leur demandent de se prononcer sur une multitude de sujets liés à la sûreté, à la politique énergétique, à la politique industrielle etc. En 2016, le président de l’ANCCLI regrette le manque de présence de la société civile pronucléaire et l’appelle à faire entendre sa voix.
- Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) – Concertation organisée le mois dernier sur l’amélioration de la sûreté des réacteurs de 900 MW. Les associations représentées, comme dans les CLI, sont uniquement opposantes.
- Comités d’experts de l’ASN – Yves Marignac appartient à 3 des comités d’experts de l’ASN, et n’est donc pas un expert permanent auprès de l’ASN comme l’a récemment annoncé France Info, mais membre désigné pour « équilibrer » le Comité d’experts permanent.
- Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). Son rôle est de conseiller le gouvernement et le parlement sur l’élaboration des lois et l’orientation des politiques publiques. Exemple donné dans la vidéo de présentation : « la loi de transition énergétique s’appuie sur les recommandations du CESE »
- Ses membres, rémunérés, sont désignés et représentent la société civile : beaucoup de syndicats, associations professionnelles, jeunes, familles… et France Nature Environnement, La Fondation pour la Nature et l’Homme, Les Amis de la Terre et le Réseau Action Climat. L’équilibre qui veut être apporté à ces associations est donné par chasse et pêche…. Ça date.
- Dans les personnalités associées, rémunérées, Madeleine CHARRU, VP du réseau CLER, est notamment rapporteur du rapport du 9 avril 2019 « Climat-énergie : la France doit se donner les moyens. Avis sur les projets de Stratégie nationale bas-carbone et de Programmation pluriannuelle de l’énergie » et de « Comment accélérer la transition énergétique ? Avis sur la mise en œuvre de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte » le 28 février 2018.
- Bientôt complété par le Conseil de Participation Citoyenne (150 citoyens tirés au sort), version nationale de tous les conseils et consultations citoyens qui se développent partout sur le territoire.
…Coup de main possiblement nécessaire ?
SONDAGE SUR L’AVENIR DES VOIX !
Ceci étant dit, il faut trancher sur ce qu’on va faire. Les Voix étant un collectif je vous propose qu’on fasse ça ensemble. Ça prend 5 minutes, même pas. Vous pouvez bien sûr répondre positivement à plusieurs questions. Cliquez ici pour répondre au questionnaire.
Myrto
Au nom de toute l’équipe des Voix