Prolongation du parc historique
Une prolongation généralisée jusqu’a 70 ans du parc nucléaire existant est nécessaire et techniquement accessible. Elle requiert de l’anticipation.
Afin de répondre à une consommation électrique de 800 TWh/an à terme pour parvenir à la neutralité carbone, il est nécessaire de garantir une capacité installée du parc nucléaire supérieure à 80 GW.
La remise en route de la filière de construction de réacteurs, soutenue par une volonté politique de conserver le nucléaire comme pilier central de la stratégie énergétique du pays, permettra le déploiement de 22 à 24 nouvelles tranches à l’horizon 2050, soit une quarantaine de GW.
⏳ Pour atteindre 80 GW sans faire appel à un rythme de construction des nouveaux réacteurs irréaliste, il est nécessaire de conserver environ 50 GW sur le parc existant jusqu’en 2045 au moins. Ce maintien implique que le début de l’effet falaise soit repoussé de 2040 à 2048, et que le déclassement des tranches soit organisé de manière linéaire.
➡️ La quasi-totalité du parc devra être prolongée au-delà de 60 ans, excepté le palier CP0 (Bugey) qui pourrait être déclassé avant sa VD6. La moyenne d’âge atteinte par les réacteurs du parc actuel à leur fermeture serait alors de 69 ans.
Six tranches du parc bénéficieraient d’un prolongement sans VD7 de 1 à 2 ans, à l’instar des deux tranches de Fessenheim exploitées plus de 2 ans après la date théorique de leur 4e visite décennale.
Les déclarations des autorités de sureté et de l’industrie permettent de penser que ce prolongement est techniquement faisable.
🔎 Mais il est nécessaire de s’y préparer tôt. En effet si les composants critiques que sont les cuves et les enceintes ne posent actuellement pas de problèmes particuliers, la gestion du vieillissement et le remplacement des gros composants de chaudronnerie du circuit primaire ou des circuits de sauvegarde doivent être correctement anticipés.
➡️ Pour ça il est important de donner de la visibilité à l’exploitant, en actant au plus tôt l’objectif de prolongation du parc nucléaire au-delà de 60 ans.
– Aux Etats-Unis l’autorité de régulation a déjà délivré des licences d’exploitation jusqu’à 80 ans pour 6 réacteurs
– Les finlandais veulent exploiter la centrale de Loviisa pendant plus de 70 ans
– Le Japon étudie le maintien de centrales nucléaires au-delà de 60 ans
– Pour le directeur de l’AIEA, avec des remises en état très poussées, il sera possible de faire fonctionner en toute sûreté des réacteurs nucléaires pendant 100 ans