La guerre en Europe
La guerre en Europe.
En ces heures sombres, nos pensées vont au peuple ukrainien.
Ce matin l’armée russe a lancé une attaque de grande envergure sur l’Ukraine, pénétrant sur le territoire, et bombardant la capitale Kiev et d’autres villes importantes. Les menaces occidentales n’auront donc entamé en rien la détermination de Vladimir Poutine à agresser un pays libre et souverain.
Et pourtant l’Allemagne venait d’annoncer la suspension du gazoduc Nord Stream 2, décision forte et courageuse ? Ce faisant elle n’a fait que déclarer qu’elle cesserait d’utiliser un tuyau qu’elle n’a jamais utilisé. Elle continue jusqu’ici – comme la plupart des autres pays européens – à acheter du gaz russe par les autres tuyaux, trois autres gazoducs reliant directement la Russie et l’Allemagne (Nord Stream 1, Yamal-Europe et Brotherhood). Autrement dit, en conséquence des menaces directes d’invasion de l’Ukraine, l’Allemagne a décidé de ne rien changer.
Il faut également rappeler que les revenus des hydrocarbures de la Russie viennent pour 25% du gaz et pour 75% du pétrole. Et jusqu’ici il n’a pas été beaucoup question du pétrole dans les sanctions internationales. Même les États-Unis s’approvisionnent en pétrole russe, encore aujourd’hui.
La Russie est le premier fournisseur de l’Union européenne en pétrole brut (27% de ses importations), en charbon (presque la moitié), et en gaz (40% des imports). L’Occident continue chaque jour d’acheter des centaines de millions de dollars d’énergie à la Russie, alimentant indirectement la crise ukrainienne.
Ce matin aussi, les prix du gaz en Europe ont bondi de 40%. Une interruption de l’approvisionnement est redoutée après que l’Occident a promis de nouvelles sanctions. Le référentiel TTF néerlandais a bondi à 125 euros/MWh, son plus haut niveau en 2 mois. Et le baril de brent dépasse maintenant les 105 $.
L’instrumentalisation des exportations russes de pétrole et de gaz est, et restera, un risque majeur pour l’Union européenne.
On ne le répétera jamais assez, la dépendance aux énergies fossiles est une perfusion. Il suffit de pincer le tuyau pour faire très mal.
La sortie massive et durable des énergies fossiles par tous les moyens efficaces n’est pas seulement indispensable pour le climat. C’est aussi un impératif géopolitique.