GEO Hors-série : un nucléaire vraiment propre est-il possible ?
Publié le 08/06/2022
L’article d’Arthur Haimovici rassemble les propos de Tristan Kamin, administrateur des Voix, et Myrto Tripathi, présidente de l’association. Tristan et Myrto discutent des déchets nucléaires, de la solution privilégiée pour leur stockage sur le long terme ainsi que des autres solutions envisageables comme celle des réacteurs de quatrième génération. De plus, ils réagissent aux remarques de Yves Marignac de l’institut négaWatt.
Voici quelques extraits des propos recueillis dans l’article :
Sur les déchets :
Tristan Kamin : « Pour les produits les moins dangereux on cherche plutôt des solutions visant à diminuer leur volume en vue d’un stockage en surface : combustion pour récupérer les particules radioactives, fusion des métaux…» Dans certains cas, la radioactivité est si faible, qu’il serait tout à fait possible, selon Tristan Kamin, «de les réinjecter dans un circuit de recyclage industriel classique pour réduire fortement leur quantité. »
Myrto Tripathi : « Ces petits volumes signifient que ce sont des déchets gérables. Contrairement au CO2 qu’on ne sait pas gérer, aux plastiques qu’on produit en quantités gigantesques, aux perturbateurs endocriniens, aux pollutions environnementales en tout genre, les déchets nucléaires sont maîtrisés dans le cadre d’un processus industriel bien rodé. »
Sur les réacteurs de IVe génération :
Myrto Tripathi : « Sur 1000 grammes d’uranium naturel, les filières actuelles parviennent à fissionner environ 10 grammes seulement. C’est pour cela qu’il reste des déchets dangereux : le combustible usé conserve beaucoup d’énergie. Avec les réacteurs à neutrons rapides, on pourrait exploiter la quasi-totalité du minerai, y compris les matières usées qu’on stocke actuellement. »
Sur le risque d’un autre « Tchernobyl » en France :
Tristan Kamin est sans équivoque : « En France, le risque de survenue d’un accident du même type est nul. Ce n’est pas une conviction, c’est de la physique. Pour qu’un emballement de la réaction en chaîne se produise, il faudrait une suite de coïncidences et de défaillances invraisemblables. »
Sur l’avenir des SMRs (petits réacteurs modulaires) :
Myrto Tripathi : « En termes de perceptions, ils semblent en tout cas plus acceptables par les populations réticentes à l’atome. Mais leur intérêt principal, c’est qu’on peut les implanter sur les sites d’installations énergétiques existantes. Il devient ainsi envisageable de remplacer une centrale à charbon polluante par un SMR en conservant les interconnexions, la turbine, les lignes à hautes tensions… »