Fact-check : « On ne sait pas démanteler les centrales nucléaires »
« On ne sait pas démanteler les centrales nucléaires »
On entend encore régulièrement cette affirmation, dans les commentaires et les prises de position médiatiques, sans qu’elle soit démentie.
Et pourtant… C’est faux ❌
Oui on sait faire en France : le démantèlement de Chooz A, de type réacteur à eau pressurisée (REP) comme l’ensemble du parc français en activité, est bien avancé et devrait être terminé d’ici 18 mois.
Aux Etats-Unis 6 démantèlements et « retours à l’herbe » ont déjà été réalisés pour des REP : Maine Yankee (2005) – correspondant par ailleurs au modèle de REP retenu pour le parc français -, Rancho Seco (2008), Yankee Rowe (2002), Trojan (2005), San Onofre (2005), Connecticut Yankee (2006).
Les sites de Zion et LaCrosse ont également été démantelés mais ne sont pas encore « libérés » de leur usage nucléaire.
D’ailleurs le groupe français Orano est un acteur majeur du démantèlement aux US.
Dans le monde, 42 REP sont en processus de démantèlement, ainsi que 32 réacteurs à eau bouillante.
Et Brennilis ? Et les UNGG souvent cités ?
Ces anciens réacteurs (marginaux dans l’historique française) ont été arrêtés dans les années 80 et 90. Leur démantèlement est effectivement plus complexe. A l’époque la doctrine officielle était celle d’un démantèlement différé, à savoir commencer le démantèlement plusieurs décennies après l’arrêt des tranches.
Au début des années 2000, la France change de doctrine et bascule sur le démantèlement immédiat. C’est seulement alors que l’exploitant a commencé à travailler au démantèlement des tranches déjà arrêtées.
Le démantèlement de Brennilis n’est pas achevé notamment parce que les travaux ont été juridiquement empêchés par des organisations anti-nucléaires.
Concernant les UNGG, EDF a préféré, avec l’accord de l’ASN, revoir sa stratégie afin de mettre en œuvre des solutions techniques permettant d’avoir moins de déchets à gérer. Aux USA toujours, l’UNGG de Fort St Vrain a été démantelé.
Les coûts du démantèlement sont provisionnés au cours de la durée de vie de la centrale. Ces coûts sont également intégrés dans les scénarios énergétiques de RTE récemment publiés.
Crédit photo : Maine Yankee