Quel est le cout réel du programme « Grand Carénage » du parc nucléaire d’EDF ?
Grand Carénage, fin de la blague.
On continue à entendre dans le débat public beaucoup de chiffres et de propos fantaisistes sur le programme Grand Carénage du parc nucléaire d’EDF.
Son montant correct est de 50 milliards d’euros, étalé sur plus de 10 ans, et réparti sur les 56 réacteurs du parc français. Ce programme financé et mis en œuvre par EDF est en cours depuis 2014. Il se termine dans 3 ans dans le scope d’EDF, 8 ans dans un scope élargi de la Cour des comptes.
La Cour des Comptes a fait une évaluation de ce programme en 2016 et établi un chiffrage à 100 milliards d’euros. Sauf que ces 100 milliards ne correspondent pas seulement au Grand Carénage, mais à la totalité des investissements et des dépenses d’exploitation, et sur une durée plus longue.
La Cour des Comptes dit aussi que ses chiffres sont cohérents avec ceux d’EDF :
« EDF a regroupé l’ensemble des investissements de maintenance prévus sur la période 2014 à 2025 sous la terminologie de « Grand Carénage. […] Estimé à 55 Md€2011, soit 56,4 Md€2013, ce programme correspond au seul montant des investissements prévus sur cette période de 11 ans. Le périmètre et la période retenue par la Cour pour l’évaluation des dépenses de maintenance sont différents. Elle prend pour référence une période plus longue, 16 ans, de 2014 à 2030, et ajoute les dépenses d’exploitation à celles d’investissement. […] Les deux évaluations sont cohérentes. »
Quid des 150 milliards d’euros souvent entendus ? Ils proviennent du WWF, qui agrège tout un tas de choses décorrélées entre elles, pour grossir l’ardoise et mieux taper sur l’énergie nucléaire : Grand Carénage, EPR d’Hinkley Point, filiales étrangères, énergies renouvelables, stockage, Linky, réseau, etc.
Chez les adeptes des fausses informations, cela s’est rapidement transformé en « le grand carénage coûte 150 milliards ».
Pour rappel :
– le Grand Carénage a pour but de renforcer encore davantage la sûreté des centrales nucléaires françaises,
– d’améliorer leur disponibilité (il devrait donc être plébiscité par ceux qui s’en plaignent actuellement),
– de permettre de prolonger leur fonctionnement de plusieurs décennies, ce qui est à présent indispensable pour garantir la sécurité d’approvisionnement électrique en France, quoi qu’il arrive par ailleurs.
– La majorité de la somme a déjà été dépensée.
Pour disposer à court terme d’une soixantaine de GW produisant à la demande, sans stockage et sans modification du réseau, entre 350 TWh et 400 TWh d’électricité bas-carbone par an, c’est tout simplement le moyen le plus rapide et le moins chère. Et de loin.
– EDF
– Cour des Comptes
– WWF