Dessalement de l’eau de mer
Les avantages du nucléaire dans le dessalement de l’eau de mer
La chaleur des centrales peut être utilisée afin de dessaler l’eau de mer à des prix battant toute concurrence.
Seule 3 % des réserves mondiales d’eau est potable. Moins de dix pays se partagent 60 % de ces réserves. Dans le même temps, une vingtaine de pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient, font face à des pénuries chroniques – une situation aggravée par le réchauffement climatique et la croissance de la population mondiale. Aussi, le dessalement de l’eau est un enjeu primordial pour l’avenir de l’humanité.
La capacité mondiale totale de dessalement se situe aux environs de 47 millions de m3 d’eau par jour [1]. Cela représente toutefois moins de 1 % de l’eau potable consommée dans le monde. Il existe deux procédés communs pour obtenir de l’eau douce :
- La distillation : évaporer l’eau afin de la séparer des molécules de sel, qui restent en dépôt solide. L’eau est ensuite condensée à l’aide d’une colonne réfrigérante et redevient liquide. Il s’agit cependant d’un processus énergivore (15 à 20 kWh par m3) et la grande majorité des usines de dessalement dépendent toujours de combustibles fossiles.
- L’osmose : faire passer une eau dans une membrane osmotique semi-perméable, qui ne laisse passer que les molécules d’eau. Ces processus se fait à température ambiante mais demande une très forte pression ce qui consomment également de l’énergie (2 à 4 kWh par m3). Il s’agit de la technique la plus commune aujourd’hui (84 % des usines de dessalement opérationnelles [2]) car elle est plus rentable.
Dans les deux cas, le processus génère d’importantes émissions de gaz à effet de serre car la grande majorité des usines de dessalement dépendent toujours de combustibles fossiles. En outre, un autre effet de cette appétence énergétique du dessalement de l’eau est son prix (9 €/m3 par distillation et 1 €/m3 par osmose inverse en moyenne [3]). Il est donc crucial de remplacer les combustibles fossiles actuellement employés par une source d’énergie facile d’accès, peu émettrice et à meilleur marché.
Le nucléaire fait office de candidat idéal pour plusieurs raisons. Il existe de nombreuses combinaisons possibles entre les divers types de réacteurs et ces procédés de dessalement. Ils reposent sur l’emploi de la chaleur produite par les réacteurs nucléaires comme source de chaleur pour une distillation ou pour activer une pompe qui permettra l’osmose. Autrement dit, la génération d’électricité par une centrale pourrait simultanément servir à dessaler de l’eau.
En pratique, le prix de cette eau dessalée par le nucléaire varie entre 0,7 et 1,1 dollar le m3 [4] – soit la rentabilité la plus importante toutes énergies confondues sans produire de gaz à effet de serre.
La cas pratique : la centrale Kalpakkam en Inde : Pour des pertes de production d’électricité minimes – la puissance nominale nette des réacteurs Madras 1 et 2 est passée de 170 à 166,5 MW – cette centrale produisait à ce jour 6’300’000 litres d’eau potable par jour dès l’inauguration de son système de filtrage.
[1] Planetoscope
[2] Martine Valo, « Dessalement de l’eau : l’ONU alerte sur les quantités de saumure déversées »
[3] Antoine Orsini, UNESCO (2018)
[4] AIEA – L’énergie nucléaire et le dessalement de l’eau de mer : le point sur la question